cover

Pour Alec,

réflexions sur la Justice Transformative

Pour celles et ceux d’entre vous qui ont un passif de pensées suicidaires, j’ai essayé de faire en sorte que ce texte vous déclenche aussi peu de réminiscences que possible, mais il aborde brièvement l’état d’esprit de mon frère au cours de ses derniers jours. Sentez-vous libre de sauter des passages si vous en avez besoin et, s’il-vous-plaît, n’hésitez jamais à faire appel aux autres et à demander du soutien. J’ai vu tant de gens traverser une dépression, arriver de l’autre côté et avoir des vies belles et riches. Je suis vraiment désolée pour toutes celles et ceux qui se sentent seul·e·s, là, maintenant. Je suis de tout cœur avec vous, avec toute mon affection, toujours.

■ ■ ■

Commençons par rendre quelque chose extrêmement clair : je ne soutiens le harcèlement de personne. Jamais. J’imagine que ce texte va être utilisé, coupé dans tous les sens, répété et amplifié comme outil pour harceler des gens et avancer des intérêts politiques. Je demande à toute personne qui serait tentée de le faire de prendre le temps de se demander d’abord : est-ce vraiment à vous de vous emparer de cette histoire ? Qu’est-ce que vos mots vont apporter à celles et ceux qui sont en deuil et qui doivent continuer à vivre ?

C’est une question qui me tourne en tête depuis le jour où Alec est mort. Dans ce cauchemar, qu’est-ce qui relève de mon histoire et qu’est-ce qui n’en relève pas ? Qu’est-ce que, dans ce qui appartient à l’histoire d’Alec, il est éthique que je révèle ? Si j’avais mon mot à dire, j’aurais ces conversations en privé, avec des personnes que j’aime, très, très loin des polarisations vertigineuses de Twitter. Mais cette conversation est déjà publique, donc, me voici. Mon espoir est de pouvoir utiliser ce que je sais pour tourner cette discussion en quelque chose de productif et de transformateur.

Pour être complètement honnête, je suis terrifiée en postant ces mots. J’ai peur que les gens décident que mes années de recherche sur les réseaux sociaux, de travail en tant que développeuse de jeux, de militantisme féministe, de soutien aux personnes marginalisées, finalement, ne comptent plus du tout. J’ai peur de perdre encore plus que ce que j’ai déjà perdu. J’ai peur de comment cet article pourrait être utilisé contre mes meilleures intentions. Mais je serais tout aussi mal à l’aise de ne rien dire, particulièrement après avoir entendu d’autres personnes me dire qu’ils et elles avaient l’impression que leurs voix étaient devenues inaudibles au cours du mois dernier. Donc, j’offre cette déclaration comme un plaidoyer pour aller, à partir de maintenant, vers une justice plus transformative et vers plus de souci de l’autre.

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas le contexte, mon frère, qui était aussi mon meilleur ami et mon collaborateur, Alec Holowka, s’est suicidé le matin du 13 août 2019, après avoir été publiquement accusé d’avoir eu des comportements abusifs.

■ ■ ■

Je connais Alec depuis le jour de ma naissance. Nous étions les meilleurs amis du monde, dans les meilleurs comme dans les pires moment, et nous nous racontions tout l’un à l’autre. J’étais toujours la personne qu’il appelait quand il avait des envies suicidaires et, dans les derniers jours de sa vie, nous étions constamment en communication, par téléphone et par messagerie instantanée. Nous nous sommes toujours compris comme personne d’autre ne nous comprenait vraiment. Quand je lui ai parlé de mon idée pour le #PotatoProject (qui a fini par s’appeler The Last Winter), il a pigé immédiatement. Difficile d’imaginer quelqu’un d’autre que lui s’engager avec autant d’enthousiasme dans ce genre de rêves. Une part de moi espère qu’un jour nous pourrons finir ce projet en son honneur. Une autre trouve que ce serait injuste que ce projet existe sans lui.

Je ne connais pas les détails de chaque moment des relations dans lesquelles Alec a été, et je ne ferais pas semblant du contraire. Je sais, néanmoins, beaucoup plus de choses que ce à quoi l’on pourrait s’attendre. Alec et moi parlions de nos relations constamment et, dans les jours qui ont précédé sa mort, j’ai été l’une des quelques personnes qui l’aidaient à écrire une déclaration publique. Malgré le fait que je connais quelques-uns des détails les plus intimes des relations en questions, ainsi que ce qu’Alec avait l’intention de répondre, je pense que ça ne ferait de bien à personne que je creuse tous ces détails publiquement. Je suis déchirée entre l’envie de garder le silence pour ne pas causer plus de souffrance et l’envie de représenter la voix désormais manquante d’Alec.

■ ■ ■

Voilà, donc, ce que j’ai à dire : Alec était victime de maltraitances dont il ne pouvait parler publiquement. Je l’ai cru quand il m’a parlé de ce qu’il avait vécu, et je le crois toujours. Je sais aussi qu’Alec avait été émotionnellement abusif. Tard dans sa vie, il avait pris conscience de la toxicité de ses comportements, et avait travaillé à réparer ses fautes et à prendre de la responsabilité pour le mal qu’il avait commis. Tout cela faisait partie de la thérapie intensive qu’il suivait pendant la production de Night in the Woods, pendant laquelle il devait également faire face à ses propres troubles post-traumatiques.

Si l’on veut « croire les survivant·e·s », cela veut dire qu’il faut aussi croire Alec. Pendant qu’il essayait de formuler une déclaration, dans les derniers jours de sa vie, Alec s’est entendu dire qu’il ne devrait pas partager publiquement sa vision de la situation, parce que personne ne le croirait. Il voulait présenter publiquement ses excuses et prendre de la responsabilité pour les choses qu’il avait faites, mais pas pour celles qu’il n’avait pas faites. Il y a eu un certain nombre d’histoires différentes, publiées au cours des derniers mois, décrivant en détail des relations abusives entretenues avec Alec. Je sais qu’il y en a probablement encore plus qui n’ont pas été publiées. Ces histoires sont toutes vraies, à leur manière, même si elles ne correspondent pas toutes à ce qui était vrai pour Alec. Je n’ai aucune envie de rentrer dans les détails ici. Ce n’est pas un procès, même si, bien que je souhaite le contraire, je ne peux pas empêcher que des gens soient punis à la suite de ces mots.

■ ■ ■

Ce qui m’importe, en ce moment, c’est ce que l’on veut dire quand on dit « je crois les survivant·e·s », et ce que l’on fait quand nous sommes confrontées à des récits de maltraitances. Ces récits méritent du soin, de l’attention et de l’amour, mais pas une réaction immédiate. Nous pouvons reconnaître, soutenir et croire les survivant·e·s sans chercher à « résoudre » une situation immédiatement. En fait, il est bien plus probable que des solutions plus productives surviennent avec du temps, de la réflexion et du soin.

Pour être claire : je ne comprends que trop bien pourquoi certaines victimes d’abus choisissent de porter leur récit sur la place publique. J’ai expérimenté moi-même à quel point le système pénal était défectueux. Il nous a tellement failli et nous cherchons à bricoler une alternative. Mais cet autre système, à l’heure actuelle, est aussi profondément défectueux, parce que ce n’est, en fait, pas du tout un système.

Il y a aucune règles, aucune procédure, et aucune responsabilisation. Il n’y a rien de prévu pour la réhabilitation. Et même si ces déclarations publiques peuvent être très importantes pour donner du pouvoir à celles qui, sans cela, ne seraient pas entendues, il y a aussi beaucoup d’autres voix qui sont perdues dans le bruit de ces tollés, et encore plus qui ne peuvent parler publiquement parce que ça les exposerait, en punition, à plus d’abus encore. Je voudrais proposer que l’on commence à discuter et à réfléchir sur la manière dont nous voulons réagir et répondre à ces déclarations publiques en tant que communauté et ce que nous voulons obtenir par ces réactions communes.

■ ■ ■

Je suis reconnaissante envers Kai Cheng Thom pour son article sur la justice transformative dans lequel elle décrit comment l’on peut pousser les gens à se responsabiliser sans créer, en même temps, plus de dégâts. Elle écrit : « sans intégrité, sans éthique, sans des limites bien posées et un plan d’action clair, un processus de responsabilisation prend le risque de devenir abusif ». Même si Thom parle surtout de communautés plus petites et de cadres plus privés, les arguments de son article sont tout de même pertinents dans le cas, plus public, d’Alec.

Thom ne dit pas que les personnes qui dénoncent publiquement leurs abus doivent accompagner leur déclaration d’un plan ou d’une solution – elles méritent la place dont elles ont besoin – mais que, en tant que communauté, nous avons besoin de faire de la place pour la possibilité d’un véritable changement à la suite de ces accusations.

■ ■ ■

Ce qui ne cessera jamais de me briser le cœur, c’est qu’Alec travaillait déjà à devenir une meilleure personne. Les dernières années que j’ai passées avec lui étaient très différentes. Cela faisait des années qu’il n’était plus suicidaire. Il s’est battu, très dur, pour se soigner et pour soigner les autres. Il avait une nouvelle relation de couple et elle était florissante. (Elle est restée avec lui jusqu’à la toute fin, parce que la personne qu’elle avait en face d’elle était bonne, douce, et méritait son soutien.) Il avait fait des efforts conscients pour s’excuser auprès des personnes qu’il avait blessées au fil du temps. Certaines ont accepté et d’autres non (et ce sont des limites qu’il acceptait). Il m’a présenté des excuses pour toutes les fois où il m’avait fait du mal, et j’avais accepté ses excuses. Il s’est excusé à nouveau, juste pour être sûr, et, à partir de ce moment-là, je n’ai plus jamais eu peur qu’il ne me fasse du mal à nouveau. Dire qu’il n’a jamais rien fait pour s’améliorer, c’est rayer d’un trait de plume une vie entière de changement et de dur labeur. C’est aussi rendre un très mauvais service à toutes les personnes qui souffrent de troubles mentaux.

■ ■ ■

Je pense à Mae, de Night in the Woods, et à combien les joueurs la soutiennent, la comprennent, et empathisent avec elle, tout en reconnaissant qu’elle peut être plutôt merdique. Je voudrais que la complexité que l’on permet à Mae nous soit autorisée dans la vie réelle. Je voudrais être capable d’être blessée et faire mon deuil et prendre soin tout en même temps, même si ces sentiments ne s’alignent pas toujours.

J’ai été surprise de ne voir aucune de ces nuances ni aucun de ce soin dans les réactions de bien des développeur·se·s que j’admirais, pas même de la part de celles et ceux qui ont fait des jeux sur la santé mentale. La réaction générale à la mort d’Alec a été un choc pour moi. Le jour de sa mort, j’ai dû écrire un message pour l’annoncer. Je n’avais pas le choix, je devait le faire avant que la souffrance ne me prenne. Depuis, j’ai été continuellement harcelée. J’ai été critiquée pour ne pas avoir soutenu Alec, et aussi pour ne pas l’avoir assez critiqué. J’aurais dû me débarrasser de lui, et aussi dû faire plus pour le sauver. L’un ou l’autre, mais jamais entre les deux. Ces réponses, néanmoins, étaient les plus faciles à ignorer. Je m’attendais aux trolls.

C’est les réponses de la part des personnes dont je me sentais proche et qui m’inspiraient qui m’ont le plus blessée. Celles et ceux qui ont fait comme si rien ne s’était passé, qui ont écrit de longs articles au bout de quelques jours, qui ont essayé de maquiller l’histoire pour la faire rentrer dans un narratif bien carré, celles et ceux que je pensais conscient·e·s des problématiques sociales mais qui étaient juste doué·e·s en storytelling. Ces réactions-là m’ont le plus fait de mal, même quand leurs intentions étaient tout à fait louables, parce que j’ai vu comment elles causaient encore plus de souffrance et réduisaient au silence encore plus de survivant·e·s. Nous avons tous le droit de ressentir ce que nous ressentons, mais quand ces sentiments deviennent des narrations publiques, elles gagnent une certaine puissance. Elles deviennent la Vérité et, dans ce cas, la Vérité s’est écrite par-dessus une vie entière de travail et de nuance. Pour citer Alice Woolley, « quand nous avons le pouvoir de juger, et que nos jugements ont des conséquences, quels devoirs avons-nous les unes envers les autres ? ».

■ ■ ■

Nous devons être prudent·e·s quant à la manière dont nous utilisons nos narrations, particulièrement quand nous avons de larges audiences et beaucoup d’influence. Au cours des dernières semaines, j’ai parlé à beaucoup de monde, particulièrement des femmes, des personnes avec des problèmes de santé mentale, et d’autres personnes marginalisées, qui ne se sentent plus à l’aise à l’idée de travailler dans le jeu vidéo après le genre de messages qui ont été écrits en réponse à la mort d’Alec. Je voudrais que nous utilisions ce moment pour aller vers un endroit de compréhension mutuelle, de guérison, de soin et de changement. Pour cela, nous avons besoin d’écrire des histoires plus nuancées et plus bienveillantes.

■ ■ ■

Alec était une personne belle, complexe, queer, et magnifiquement neurodivergente. Il ne comprenait pas toujours les autres et, parfois, ce qu’il disait dans sa confusion pouvait être ressenti comme méchant ou malpoli. Il avait souvent besoin qu’on lui dise les choses de manière très directe et je sais que tout le monde n’a pas la capacité de faire ça. Je n’ai pas su le faire pendant des années. Parfois, il blessait activement des gens.

Mais Alec se souciait aussi des gens d’une manière que j’ai rarement vu chez qui que ce soit d’autre, et il était capable de canaliser ce souci de l’autre dans des œuvres pures, émouvantes, merveilleuses, comme les chansons qu’il écrivait pour les mariages de ses amis et pour les funérailles de notre Baba, son attention portée à la souffrance des autres et sa capacité à la dépeindre et à l’envelopper dans son travail, ou comme la manière dont il pouvait passer toute la nuit à avoir des conversations profondément empathiques avec des personnes en détresse sans que jamais sa compassion ne se fatigue.

■ ■ ■

Les jeux étaient toute sa vie. Depuis tout petit, il passait son temps à construire des choses. Il ne savait pas comment faire quoi que ce soit d’autre. Les jeux étaient sa manière de communiquer. Il s’est tellement investi dans son rêve qu’il a passé des années à vivre de céréales et de petits boulots pendant qu’il faisait Aquaria. Sur la fin, il pensait qu’il ne pourrait plus jamais rien construire de sa vie et c’était le pire cauchemar imaginable pour lui. Il ne savait pas ce qu’il pouvait faire d’autre. Je ne dis pas cela parce que je pense que c’est forcément la bonne manière d’aborder la vie, ou que c’est une mentalité saine. Je dis juste que c’est là qu’il en était. Il ne pouvait pas entrevoir d’autre fin.

Voici ce que je sais : le suicide d’Alec n’était pas une attaque envers qui que ce soit. Il ne s’est pas tué pour prouver quoi que ce soit. Je souhaiterais ne pas savoir ça, mais je le sais, et ça me hantera pour toujours.

Des gens m’ont dit récemment être en colère contre Alec, mais c’est impossible pour moi de l’être, après avoir été si proche de lui dans les derniers jours de sa vie. Il se souciait tellement de toutes les personnes autour de lui, de comment elles seraient blessées par tout ça, et de ce qu’il pouvait faire pour tout réparer. Malgré tout ce que nous avons essayé de lui dire, il n’a pas vu de chemin.

■ ■ ■

Le suicide d’Alec est entièrement sa décision. Il n’est pas utile de montrer qui que ce soit du doigt, nous avons vu le mal que cela pouvait causer. Mais il serait aussi une erreur de ne pas utiliser ce moment comme une opportunité de reconsidérer comme nous voulons gérer les situations comme celles-ci dans le futur. Je dis cela en tant que personne qui s’identifie à la fois comme une survivante d’abus et comme quelqu’un qui a des problèmes de santé mentale, et qui aurait très probablement été très critique de ce genre de déclarations avant d’avoir vécu moi-même toute cette complexité.

■ ■ ■

Dans les jours qui ont précédé sa mort, Alec ne faisait rien d’autre que de chercher un moyen de vivre. Nous travaillions sur une déclaration, quelque chose qui était vrai pour lui, mais qui serait aussi cru et accepté. Cela semblait un équilibre impossible à trouver, une ligne impossible à tracer. C’est toujours le cas. Les gens se sont sentis obligés de répondre sur Twitter, donc ils l’ont fait. Ils n’ont pas vu passer de réponses d’Alec et ils l’ont pris personnellement. Ce n’était pas personnel, il n’était juste pas encore à l’endroit où il pouvait s’exprimer. Nous savions qu’une déclaration à la hâte n’aiderait personne, mais il semble que n’avoir rien dit sur le moment n’a fait que faire réagir les gens encore plus vite.

■ ■ ■

Je suis si heureuse d’avoir eu ces années de vie saine avec mon frère. C’était comme être à nouveau enfant, quand tout était possible, comme si nous étions toujours assis sur mon lit à inventer des histoires et des émissions de télé sur mes jouets en peluche. Nous collaborions sur un jeu ; il gâtait mes parents, s’excusant encore et encore pour les années pendant lesquelles il leur a causé du souci ; il encourageait des créateurs et créatrices de jeu marginalisé·e·s, défendait publiquement les droits des personnes LGBTQ+ et s’impliquait sur les enjeux de santé mentale ; il était sobre, calme et aimant.

Je sais qu’il n’a pas toujours été aussi heureux et je comprend à quel point il peut être difficile de soutenir des gens qui ont été abusifs ou qui ont des problèmes de santé mentale. Parfois vous devez poser des limites. Parfois vous devez couper les ponts. Je ne veux pas prétendre le contraire et je ne reproche à personne d’avoir eu besoin de s’éloigner d’Alec. Mais, quand nous le pourrons, nous aurons besoin d’avoir des discussions sur comment nous pourrons faire de la place pour prendre soin à la fois des victimes d’abus et des personnes avec des problèmes de santé mentale qui ont été abusives, particulièrement lorsque ces catégories se recoupent, ce qui est souvent le cas. Nous avons besoin d’apprendre à habiter ces complexités si nous voulons survivre dans un monde si compliqué.

■ ■ ■

Après des années à faire de la recherche et à écrire sur les réseaux sociaux, les maladies chroniques et les vécus traumatiques, je suis soudainement prise de vertige de voir le peu que je sais sur le sujet, et je sais à quel point il serait mal de ma part de prétendre savoir plus que ce que je ne sais. Tout est arrivé trop vite pour moi. C’est comme ça que fonctionne Twitter. J’aimerais pouvoir ralentir le temps, ou le remonter, mais je ne peux pas.

Mon frère, mon meilleur ami, est mort. Il a lutté si dur pour survivre et s’améliorer et maintenant il est parti, raturé, réécrit. Je me suis réveillée et je lui ai envoyé un message une heure trop tard pour qu’il puisse le voir. Et maintenant, je crois que tout ce qu’il me reste à faire, c’est écrire. Et c’est terrible à quel point cela me semble insuffisant.