Avertissement : Dans ce numéro, nous traduisons le zine anglophone « The Broken Teapot ». Ce zine est plus violent et plus difficile que nos publications habituelles, et les personnes qui prennent la parole partagent des expériences intimes de violences conjugales et familiales, de viols, de meurtres et de suicides. De plus, les idées présentes dans ce zine sont radicalements critiques de la manière dont ces questions sont habituellement abordées dans les milieux militants féministes et queer, ce qui peut déclencher des émotions puissantes. Il est possible que vous vous sentiez attaqué·e·s à la lecture. C’est une impression qui peut tout à fait, en partie, être justifiée, si des idées importantes pour vous sont attaquées et remises en question. Nous vous conseillons de prendre le temps de lire ces textes à tête reposée, au calme, de manière à pouvoir observer au mieux ce qui, en vous, est menacé, et surtout ce qui ne l’est pas. Bonne lecture.
— L’équipe du Village
D’abord : ce zine se voulait descriptif, pas prescriptif (même si j’assume ce que j’y dis, et que je continue à le croire). J’avais l’espoir que ce zine encourage à réagir aux viols et aux abus de manière contextuelle, réfléchie, et critique. Il devrait être possible, dans les milieux anarchistes, de questionner les catégories essentialistes que nous utilisons sans être accusé·e de faire l’apologie du viol. Je pense que c’est évident que ces étiquettes, auxquelles nous nous accrochons pourtant tellement, ne nous font pas du bien.
Ce zine a été écrit dans l’intention de faire du tri et de se débarrasser de ce qui pose problème dans notre définition, toujours plus englobante, du viol et de l’agression. Pour essayer de questionner les manières de penser, intrinsèquement pénales, qui se cachent derrière les processus de justice communautaire. Il se voulait une critique des notions d’innocence et de culpabilité, pas une attaque envers les personnes qui s’identifient comme survivant·es.
Quand on fonde sa légitimité sur sa prétention à l’innocence, alors on exclut les formes de résistances qui transgressent les limites de la loi, et, à la place, on s’allie avec l’État… Quand des gens s’identifient à leur victimisation, il nous faut faire preuve d’esprit critique et se demander s’iels ne sont pas en train de se construire une identité d’innocent·es qui leur permettrait d’exercer du pouvoir en restant inquestionnables. Cela ne veut pas dire qu’il faut délégitimer ce que disent les survivant·es, mais qu’il faut rejetter l’innocence comme structure de pouvoir, examiner attentivement chaque situation, et être conscient·es des multiples enjeux de pouvoir en jeu dans un conflit donné.[²]
Faire entendre les « multiples enjeux de pouvoir » n’est pas une chose confortable à faire. De nombreuses personnes m’ont fait savoir qu’elles n’avaient pas aimé le zine parce qu’il perpétuerait un mythe, celui selon lequel l’abus est une dynamique de pouvoir entre deux personnes, et que ça donne l’impression de blâmer les victimes. Je n’ai jamais voulu minimiser la douleur de l’abus. Je pense toutefois, que l’abus est une chose à laquelle on participe, et que c’est quelque chose qu’il est bon de comprendre pour guérir. La critique que je fais de l’usage essentialiste des catégories de victime et de survivant·e repose sur deux idées : d’abord, tout le monde n’utilise pas ces catégories avec honnêteté et transparence, et ensuite, même pour celleux qui le font, il n’est pas du tout certain que ces catégories les aide vraiment à guérir.
Personnellement, je ne trouve pas aidant de me voir comme une victime ou un·e survivant·e. J’ai conscience que l’identité de survivant·e est censée corriger la connotation de passivité que porte le terme victime, mais, en pratique, les deux termes ne se distinguent pas clairement l’un de l’autre, et ils impliquent souvent les mêmes associations et les mêmes imageries. Ces identités font de moi le sujet, le réceptacle passif, de la violence d’un·e autre, de l’abus commis par l’autre. Dans cette vision de la situation, la capacité à mettre fin au cycle repose dans les mains de la personne active, c’est « l’agresseur·se » qui a le pouvoir de mettre fin à l’agression. C’est une répartition du pouvoir avec laquelle je ne suis pas confortable. Pour ne pas me sentir complètement impuissant·e, il m’a fallu réfléchir honnêtement au rôle que j’ai joué dans les dynamiques malsaines dans lesquelles j’ai été, et dans les situations violentes auxquelles j’ai été confrontées, parce que c’est cela que j’ai la capacité de changer.
J’ai commencé à écrire sur la justice parce que j’étais en colère à l’idée de devoir m’identifier comme une victime, de la bonne manière, pour avoir le droit à du soutien. Cela m’a mis en rage, parce que je ne voulais pas continuer à me définir par rapport à cette personne qui m’avait tant pris. Je ne pouvais pas continuer cette relation. Pour pouvoir me reconstruire, je devais couper tous les liens. Je ne pouvais pas attendre que cette personne, qui m’avait fait du mal, change de comportement avant de commencer à guérir. Ce n’était pas réaliste. J’aurais attendu pour toujours.
Pense à ce que ton corps fait quand tu te coupes. En plus de la coagulation et de la réponse immunitaire, ton corps crée un réseau de collagène autour de la blessure pour l’isoler du reste du corps. Cela permet aux globules blancs de nettoyer la zone sans que l’infection ne se répande. Continuer à se définir par la souffrance que d’autres vous ont causée crée une déhiscence qui maintient la plaie ouverte.
La justice communautaire est tellement bardée d’injonctions, de condamnations et de de jugements de valeur, qu’il devient très difficile de réguler et de traverser les différentes émotions que l’on ressent aux différents stades d’un processus de guérison. Être considéré·e comme la victime de viol de quelqu’un d’autre, ou lea survivant·e de ses abus, n’est pas quelque chose d’émotionnellement sain. À chaque fois que l’on commence à cicatriser, le processus communautaire vous demande de retourner à la souffrance initiale comme si elle venait juste d’être causée, et la croûte vous est arrachée. Au bout d’un moment, cela produit une inflammation chronique qui peut se répandre dans tout votre système et empoisonner toutes les relations dans votre vie.
Les processus communautaires qui conditionnent le soutien qu’ils proposent à la qualité de victime ont tendance à se centrer sur les expériences douloureuses, à faire une fixation dessus. J’ai été violé·e. J’ai été dans une relation abusive et quand je suis parti·e, je me suis fait stalker. Ces expériences ont marqué ma vie pendant un bon moment. Je n’ai pas mérité d’être traité·e ainsi, mais je n’y ai pas non plus assisté passivement. Être honnête sur la nature participative de l’abus n’est pas la même chose que de s’en prendre à soi-même, et analyser les dynamiques malsaines et la manière dont on y a pris part n’est pas une manière de s’en vouloir – c’est une manière de se connaître.
J’ai eu du mal à comprendre pourquoi les gens semblaient prendre si mal l’idée que l’abus est une dynamique participative, parce que c’est en réalisant que j’étais, moi aussi, responsable de cette relation terriblement néfaste que j’ai pu m’en sortir. Je suis resté·e bien plus longtemps que j’aurais dû dans une relation qui m’a fait du mal, même après avoir réalisé qu’elle était abusive, parce que je nourrissais l’illusion absurde que nous allions « mettre fin aux cycles de la violence » toustes les deux. Mais on ne mettait fin à aucun putain de cycle, au contraire, on les perpétuait.
J’ai été totalement paralysé·e jusqu’au jour où j’ai redécouvert mon pouvoir d’agir. Comment pourrais-je me sentir en sécurité à nouveau un jour, si rien de ce que j’avais fait n’avait participé à ces abus ? Qu’est-ce que je pouvais changer à ma manière d’aimer ? Devais-je juste savoir inconsciemment si les gens avaient cette tendance en eux ? Comment est-ce que l’on choisit des amant·es « pas abîmé·es » ? Comment pourrais-je à nouveau tomber amoureux·se, et (plus important encore) rompre avec quelqu’un à nouveau, sans avoir peur ? Si j’avais fait des choix différents, au cours de cette histoire, tout ceci ne se serait pas terminé de manière aussi dingue, et il serait à la fois naïf et dangereux de prétendre le contraire. Le reconnaître, ce n’est pas dire que j’ai mérité d’être maltraité·e ou stalké·e ; cela signifie juste que, reconnaissant les mauvais choix que j’ai fait, je peux en faire de meilleurs dans le futur.
J’ai conscience que rejeter l’identité de victime ou de survivant·e est plus difficile à faire quand on parle d’agression sexuelle violente, mais, même dans le cas du viol, on peut revenir sur la situation et se poser des questions à soi-même. Bien sûr, cela n’absout en aucun cas la responsabilité de l’agresseur·se. Personne ne mérite d’être agressé·e sexuellement, personne n’est jamais en tort après avoir été violé·e. Nous devons faire la différence entre blâmer et revenir sur soi. Pour pouvoir avancer dans ma vie, et regagner la capacité de travailler et de voyager seul·e, il m’a été utile de faire le point sur le genre de situations dans lesquelles je me mettais, les gens en qui je faisais confiance, le genre de plans de secours que je prévoyais, et les armes que je me sens réellement capable de manier. Est-ce que me montrer proactive sur toutes ces questions m’empêchera d’être blessé·e à nouveau ? Probablement pas. On vit dans un monde fucké. Est-ce que ces réflexions me donnent un sentiment de contrôle plus stable, et me rappellent le pouvoir que j’ai de faire face aux violences potentielles et d’en altérer le cours ? Oui, je pense. Ce qui nous amène, bien sûr, à la question de la réponse violente, et aux accusations faites à ce zine de « glorifier la violence ».
Je pense que Stokely Carmichael a réussi à mettre le doigt sur pourquoi nous devrions nous méfier des narratifs moraux à propos de la violence :
C’est comme ça que l’oppresseur·se tente d’empêcher l’opprimé·e d’utiliser la violence pour se libérer : avec des questionnement moraux, des objections éthiques. Je veux dire ici, avec force, que la violence n’est jamais morale, qu’elle n’est jamais éthique, dans aucune société. Elle n’a jamais raison, et n’a jamais tort. La question est toujours de savoir qui a le pouvoir de légaliser la violence.[³]
Je n’ai pas de justification morale ou éthique absolue à apporter au fait de répondre à la violence par la violence. Quand il est question de tactiques, personne ne devrait avoir d’absolu. Aucune solution, aucune approche ne sera jamais appropriée à toutes les situations. Tout ce que je peux faire, c’est être clair·e sur les contextes dans lesquels cela fait sens pour moi de répondre à la violence par la violence. Je pense que les personnes qui ont été agressées physiquement et violemment devraient pouvoir casser la gueule de leur violeur·se. Toutefois, il est essentiel de distinguer le retour de bâton karmique du retour de bâton proportionnel.
Je ne pense pas qu’une punition violente soit appropriée dans les situations qui n’ont pas impliqué de violence physique. Répondre à de la violence physique par de la violence physique se comprend, mais répondre aux problèmes de communication de consentement et aux situations ambigües par la violence physique est manipulatoire et n’a rien de nécessaire. Je pense aussi qu’il n’est pas approprié de demander à d’autres personnes de faire preuve de violence pour soi si l’on est incapable d’y prendre part. Si tu ne peux pas le faire toi-même (en te faisant aider), alors tu as besoin de choisir une autre forme de vengeance. Le but, c’est la catharsis, non ? Un cassage de gueule envoie un message simple et direct, mais rien ne peut traduire vraiment l’expérience du viol – seulement la colère et le désespoir qui l’accompagnent ensuite.
La violence devrait être considérée avec humilité et comme un dernier recours. Il est important de noter qu’elle peut vous faire vous sentir mieux, mais elle peut aussi vous faire vous sentir pire – c’est difficile de le savoir à l’avance. La vengeance est une chose intime, et qui n’est pas toujours saine. Les campagnes prolongées d’humiliation et d’intimidation continuent de vous attacher émotionnellement et psychologiquement à la personne qui vous a fait du mal. Au bout d’un moment, la meilleure forme de vengeance est de se détacher autant que possible et d’essayer de vivre une vie heureuse. Cela ne veut pas dire que vous devez pardonner pour guérir. Je tiens à mon aigreur, parce qu’elle me maintient en sécurité. Mais comme je n’ai pas attendu des autres qu’ils me rejoignent dans ma haine, il m’est devenu plus facile, avec le temps, de laisser une partie de la souffrance se retirer.
Pour celleux qui pensent que j’ai abandonné trop vite la justice transformatrice : c’est peut-être le cas. Je pense que si j’avais vécu dans une communauté qui fonctionnait différemment, j’aurais eu davantage confiance en la justice transformatrice. J’ai entendu que ces modèles ont fonctionné dans d’autres sortes de communautés. Dans les milieux anarchistes d’Amérique du Nord, par contre, je ne vois pas la cohésion, la gentillesse et la longévité nécessaires à ce que les processus transformatifs fonctionnent. Les gens y sont trop de passage. Au niveau structurel, je ne suis pas optimiste. Ce n’est pas quelque chose dont je suis particulièrement fièr·e, donc je ne devrais peut-être pas proposer à d’autres d’accepter ma vision lugubre des « communautés » anarchistes.
J’ai vraiment du mal à croire sur parole le discours de la justice transformatrice, parce que la personne avec qui j’ai été dans une relation abusive était très douée pour utiliser ce vocabulaire de manière manipulatoire, alors que la personne qui m’a violé·e n’avait absolument aucun moyen de s’appuyer sur des concepts aussi radicaux. « Mettre fin aux cycles d’abus » est un but attrayant et noble, mais j’ai parfois l’impression qu’on dépense d’énormes quantités de temps et d’énergie pour des sombres merdes qui ne vont jamais remettre en question leur socialisation. À partir de quel moment ce n’est plus ton putain de problème ?
Ce qui, bien sûr, m’amène à ce qui a été le problème principal du zine pour certaines personnes. On m’a critiqué·e pour ne pas apporter de solutions productives. Je le reconnais, je n’en ai pas, il n’y a pas de solution unique. C’est cette fâcheuse tendance à l’essentialisme myope qui nous a foutu·es dans ce merdier, alors ce n’est certainement pas avec une réécriture légèrement plus nuancée de la dualité agresseur/survivant.e qu’on va s’en sortir. On devrait plutôt discuter de ce que veut vraiment dire le consentement.
On a fait du bon travail, en avançant l’idée que la sexualité était saine à partir du moment où elle provenait d’un « oui » enthousiaste et pas seulement d’une absence de « non ». Mais est-ce vraiment une norme que l’on met en pratique, et comment peut-on s’assurer qu’elle soit respectée ? Si le consentement est révocable, quelles attentes avons-nous sur la manière dont un « non » doit être communiqué ? Qui a la charge de repérer le moment où un « oui » devient un « non » ? La proposition que j’aimerais faire, c’est que nous n’avons pas que la responsabilité d’obtenir un « oui » de la part de nos partenaires au préalable et de maintenir la communication ouverte pendant l’acte : nous avons aussi la responsabilité de faire entendre notre « oui » et notre « non ». Nous devons redéfinir le consentement sain comme une communication proactive de nos besoins et de nos envies.
Lorsque ce n’est pas ce qui se passe, nous devrions être capables de dire « tu n’as pas remarqué que je dissociais, est-ce que l’on peut parler de PTSD et de trauma ? ». Cela me semble une conversation plus productive que « tu m’as violé·e, parce que tu n’as pas remarqué que j’ai dissocié, même si je n’ai pas dit non ». Il faut que faire des erreurs soit possible, et nous avons besoin d’un vocabulaire pour décrire nos blessures qui ne repose pas, par défaut, sur la pire forme de blessure possible. Utiliser un langage hyperbolique ne fait qu’amener à une compétition des souffrances. Est-ce que tout doit être appelé agression et viol, avant même que l’on ait aidé nos ami·es à faire sens de ce qui s’est passé ? Nous avons besoin d’un vocabulaire intermédiaire, capable de faire exister quelque chose entre « la communication a été parfaite du début à la fin » et « tu m’as agressé·e ».
À un niveau spirituel, il est important de se demander « pourquoi n’ai-je pas pu verbaliser mes besoins ? De quel genre de conversation préalable, ou de quel genre de partenaire, avais-je besoin pour pouvoir le faire ? ». Nous ne devrions pas attendre de nos amant·es qu’ils lisent dans nos pensées. Nous devons préparer des plans de secours. Une sexualité saine devrait impliquer des discussions avec nos partenaires sur ce qu’iels sont censé·es faire quand l’on dissocie. Nous sommes responsables de notre propre bonheur, de notre plaisir, et de notre sécurité – trois choses trop importantes pour être confiées à quelqu’un d’autre.
Quant à comment traverser ces moments difficiles, le seul conseil pragmatique que j’aie à donner pour traverser la douleur de l’abus ou de l’agression, c’est de ne pas se tourner vers une communauté dans son ensemble en espérant du soutien – faites appel à vos ami·es, la famille que vous vous êtes choisie, et votre thérapeute (si vous lui faites confiance). N’attendez pas des gens qui ne sont pas déjà proches de vous qu’iels comprennent la situation, ou qu’iels soient capables de réagir ou d’être en empathie d’une manière qui vous fera du bien. Ce n’est probablement pas ce qu’iels vont faire. Barrez-vous le plus loin possible de la personne qui vous a fait du mal et ne rentrez pas dans leur putain de processus. Installez-vous confortablement dans votre solitude et votre souffrance, parce que vous allez vous les traîner pendant un bon moment. Comprenez le rôle que vous avez joué dans tout ça, pas parce que vous l’avez bien cherché, ou parce que c’était de votre faute, mais parce que vous allez pouvoir jouer un rôle différent, et plus sain, dans le futur.
Au final, je pense que j’ai fini par atteindre un état de relative stabilité, parce que j’ai pris le temps de distinguer, dans mes expériences d’abus et de viol, ce qui reposait sur mes épaules de ce que je n’avais pas à porter. Cela a été un processus long et douloureux. Je pense que j’ai commencé à guérir quand j’ai arrêté de me soucier autant de quand la guérison allait arriver – et de si elle allait arriver tout court. Je suis en paix avec le fait d’être abîmé·e, et, quand j’ai accepté la faille en moi, les cicatrices ont commencé lentement à kératiniser. Je ne me soucie plus de si les personnes qui m’ont fait du mal sont devenues moins caustiques, parce que je n’en suis plus responsable. Je me fiche, aussi, de si les personnes qui ne me sont pas proches comprennent ou non ce qui s’est passé. Les processus de justice communautaire sont trop mêlés à des enjeux de réputation, de statut social et de chasse gardée. Je ne vais pas rester l’otage des dogmes abstraits d’une fausse « communauté » anarchiste. Je travaille à rendre des comptes à la communauté des gens avec qui j’ai vraiment des liens – celleux avec qui je suis parent, avec qui je travaille, avec qui je lutte. En-dehors de ce cercle, j’ai appris que la justice était une notion qui ne résistait pas très bien à la pression. Ce n’est pas que je ne fais plus confiance à la justice. J’essaye encore d’être juste, mais avec un « j » minuscule.